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mardi 20 décembre 2016

Comprendre la crise congolaise

"Pour comprendre la crise congolaise,

*   *   *

"Les Congolais ne sont pas tous des spécialistes en droit constitutionnel et s’ils invoquent si souvent la loi fondamentale pour réclamer le départ du président Kabila, ce n’est pas par juridisme : c’est parce qu’ils estiment que le président est « chiche », qu’il n’a pas suffisamment « partagé » et que le « social » n’a pas représenté une priorité suffisante."

"La pauvreté criante qui règne dans les quartiers populaires des grandes villes est d’autant plus insupportable qu’elle va de pair avec l’arrogance de la richesse : dans la capitale où les pauvres, les mendiants sont chassés du quartier des affaires, les hôtels se multiplient, des immeubles tours surgissent de terre, des 4×4 dernier modèle font du sur place dans les embouteillage. Mais le mal premier dont se plaignent tous les Congolais, c’est la corruption. La petite, dont ils souffrent tous les jours, et la grande, ces détournement massifs, commis en haut lieu, qui font dire au Premier ministre qu’il a « du naviguer dans une eau infestée de crocodiles ».

"A tout moment, partout, on quémande : les policiers réclament un « sucré », les fonctionnaires monnaient leurs documents, les inspecteurs des impôts font une ronde incessante dans les commerces et les petites entreprises, les taxes et les amendes pleuvent, réelles ou inventées. Tout le monde en convient : si cette « petite corruption » est aussi harcelante que des essaims de moustiques, c’est parce que l’exemple vient d’en haut.
Tout le monde se souvient avec nostalgie de la brève époque où Laurent Désiré Kabila (au pouvoir de 1997 à jusqu’à son assassinat en 2001) payait rubis sur l’ongle les salaires des fonctionnaires et des soldats (100 dollars par mois) mais ne craignait pas de faire fouetter ou jeter au cachot des ministres ou des proches soupçonnés de s’être enrichis indûment. 
Aujourd’hui, les études pleuvent (Bloomberg, Enough Project, International Crisis Group, African Arguments…) sur les détournements massifs opérés au sommet, les ventes d’actifs miniers, les achats de terres, de propriétés immobilières, les participations financières impliquant la famille présidentielle, entre autres dans des banques comme la BGFI.
Tout récemment, le fonds d’investissement américain Och Ziff s’est engagé auprès d’un tribunal de New York à payer 413 millions de dollars d’amende et de pénalités, reconnaissant avoir corrompu « de hautes personnalités congolaises » afin de mettre la main sur des actifs miniers<=(Click!). 
L’acte de repentance du fonds de pension est transparent : il reconnaît avoir versé 10,7 millions de dollars au « responsable RDC number one » et 23,5 millions de dollars à son plus proche conseiller, « responsable RDC number 2 » décédé dans le crash d’un avion…Ces appétits de la famille présidentielle se déploient dans toutes les provinces, mais surtout à Kinshasa, au Nord et Sud Kivu, au Katanga où chaque citoyen, en murmurant « ce pays est à eux » peut vous montrer les domaines agricoles, les pompes à essence, les hôtels, les sites touristiques tombés entre les mains d’un frère, d’une sœur ou de la mère du chef de l’Etat."
Extraits du Carnet de Colette Braeckman, 19 décembre 2016 => 
http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/

dimanche 11 décembre 2016

Alaouites?

SYRIE, MOYEN-ORIENT, RÉVOLTE EN SYRIE

Syrie: qui sont vraiment les alaouites ?

Par Laurent Ribadeau Dumas@GeopolisFTV | Publié le 21/02/2012 à 17H30, mis à jour le 09/09/2016 à 14H57

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Musulman lisant Coran dans mosquée Rouqayya dans vieille ville Damas
Musulman lisant le Coran dans la mosquée Rouqayya dans la vieille ville de Damas© AFP - Photononstop - Frédéric Soreau
Les membres du clan de Bachar Al Assad, qui gouverne la Syrie depuis 1970, sont pour la plupart de confession alaouite (environ 10 % de la population du pays), considérée comme une branche du chiisme. Quelques clefs pour appréhender un phénomène politico-religieux fort complexe.

Pour les spécialistes, les alaouites appartiennent à une secte chiite hétérodoxe (qui s'écarte de la doctrine). «Secte» au sens où on l’entend pour d’autres minorités religieuses: ismaéliens, druzes... Comme les chiites, ses adeptes vouent un culte à la figure d’Ali, gendre du prophète Mohammad. Leur doctrine aurait été élaborée au IXe siècle en Irak par un disciple dissident du dixième imam Ali Al Hadi. Aujourd’hui, la minorité alaouite est surtout présente dans le nord-ouest de la Syrie, notamment dans la montagne et sur la côte, autour de la ville de Lattaquié.
La pratique et l’organisation de la religion sont souples. En général, la prière se fait dans l’intimité du foyer, rarement dans une mosquée. Seuls les hommes sont initiés aux secrets de la doctrine pendant leur adolescence. De leur côté, les femmes ne portent pas le hijab, à quelques exceptions près dans les villes. L’alcool est toléré. Les adeptes ignorent le jeune et le pèlerinage à la Mecque. Ils croient en la réincarnation et célèbrent une forme d'eucharistie à l'aide de pain et de vin. Leur religion est un mélange d'éléments venus du chiisme, du christianisme byzantin et de cultes hellénistiques. Ils célèbrent des fêtes aussi bien musulmanes que chrétiennes.


Une minorité longtemps méprisée
Même si le grand mufti de Jérusalem a reconnu officiellement en 1936 l’alaouisme comme une confession musulmane, les sunnites ont toujours considéré ses pratiquants comme des hérétiques. Ce «sont les pires ennemis des musulmans et le jihad contre eux est un grand acte de piété», écrivait déjà au Moyen Age le penseur sunnite Ahmad Ibn Taymiyya. Jusqu’au XXe siècle, la minorité alaouite a toujours subi humiliations et persécutions, vivant retirée dans sa région d’origine, notamment dans les montagnes surplombant la côte nord-ouest. Sous les Ottomans, les seuls de ses membres tolérés dans les villes étaient… les domestiques. En 1920, l’occupant français créé un «Etat des alaouites» mais doit y renoncer sous la pression des milieux nationalistes.
Le minaret mosquée Omeyyades à Damas
Le minaret de la mosquée des Omeyyades à Damas © AFP - Photononstop - Frédéric Soreau

Peu à peu, les alaouites commencent à s’intégrer dans la société. Dans les années 40 et 50, ces partisans de l’idéologie laïque du parti Baas deviennent militaires et fonctionnaires. La prise du pouvoir par le général Hafez Al Assad, père de l’actuel président Bachar Al Assad, leur ouvre les portes du pouvoir.


Les alaouites identifiés au chiisme
Après 40 ans d’une dictature sans partage, les Syriens ont tendance à identifier les adeptes de l'alaouisme au clan Assad, qui n’hésite pas à faire tirer sur les mosquées. Et dans tout le monde arabe sunnite, de plus en plus opposé au chiisme, le régime alaouite de Syrie, dont l’un des derniers alliés est l’Iran chiite, est assimilé à cette confession, «pour des raisons plus politiques que religieuses», rappelle Olivier Roy, spécialiste de l’islam. Ce qu'on appelle aussi la «chiitisation» de la minorité religieuse.
Aujourd’hui, nombre d’alaouites redoutent, en cas d’effondrement du régime, une revanche sanglante de la part de leurs compatriotes sunnites. Dans ce contexte, ils pourraient être tentés de constituer un réduit dans leur région d’origine. Un tel processus est d’ailleurs en gestation. Les villes sunnites de Tal-Kalash et Jisr Al-Choughour, en périphérie de la région alaouite, ont ainsi été victimes d’un phénomène de purification ethnique : l’armée fidèle à Bachar Al Assad a laissé les habitants fuir vers le Liban et la Turquie.
Les alaouites de Turquie craignent la chute de Bachar Al Assad, AFP, 10-12-2011
Repris à: http://geopolis.francetvinfo.fr/syrie-qui-sont-vraiment-les-alaouites-2792

jeudi 24 novembre 2016

Terrorisme : n'existe pas en droit international

CPI et la définition juridique du terrorisme
Un problème récurrent
*   *   *

Philippe Kirsch explique l’absence du terrorisme dans le statut 411:
- Au plan juridique, les crimes de génocides ou autres crimes de guerre faisaient partie selon
certains Etats du droit international coutumier. Le crime de terrorisme, au contraire, n’a pas
de définition commune et acceptée. La compétence de la Cour fut donc restreinte
à un « noyau dur » de crimes, ce qui avait aussi pour avantage de ne pas la surcharger,
l’encombrer. Il s’agissait donc aussi d’un problème pratique et d’efficacité de son action.

- Au plan politique, ce fut encore une fois les problèmes liés à l’absence d’une définition de
ce crime qui refirent surface : terrorisme et droit des peuples à l’autodétermination,
politisation de la Cour, terrorisme d’Etat, inclusion ou non des forces armées comme
potentiels victimes de tels actes…. Les différentes tentatives pour contourner ce problème
ont échoué (annexer les conventions contre le terrorisme au statut et donner compétence à
la Cour seulement en cas d’attaques sur le territoire d’un Etat partie,…) car elles soulevaient
plus de questions qu’elles n’en réglaient.

A la fin des travaux, il fut décidé de réexaminer l’inclusion des crimes de terrorisme dans le
statut de la Cour à la prochaine conférence de révision. Cette « omission » fut donc
volontaire.

La conférence de révision, qui s’est tenue à Kampala en 2010, si elle a défini le crime
d’agression et en a précisé les modalités d’exercice, si elle a prolongé la validité du
critiquable article 124, n’a fait aucune mention du terrorisme. Cela doit-il être rapproché de
la déclaration de l’Union Européenne ? Celle-ci, en effet, ne considère pas le terrorisme
comme une violation grave des droits de l’homme mais comme un crime ordinaire relevant
de la compétence nationale de chaque Etat412. Les actes de terrorisme pourraient-ils être
qualifiés de crime contre l’humanité ?

LA NOTION DE « GRAVITE» DES ACTES EN QUESTION
Il faut préciser d’emblée que seuls certains actes terroristes pourraient bénéficier de cette
appellation. La Cour ne jugeant que les crimes « les plus graves »413, il faut, de plus,
démontrer414:
· que certains actes ont été commis ;
· qu’ils l’ont été dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique ;
· que l’attaque était lancée contre une population civile, en application ou dans la poursuite de la politique d’un État ou d’une organisation ;
· que l’auteur de ces actes savait qu’ils faisaient partie d’une attaque généralisée ou systématique.

La notion de crime contre l’humanité telle que défini dans le statut de Rome est une notion bien plus généreuse que celle qui en avait été donné à Nuremberg. En effet en son art.6, le tribunal militaire définissait ainsi ce crime comme « l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu'ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime. »

Un crime contre l’humanité ne pouvait être défini en dehors du cadre de la guerre. La frontière entre ce dernier et le crime de guerre parait floue.

Le Statut ne donne qu’une définition vague de la notion. Si, pour le crime de guerre, l’on a une énumération sur près de trois pages d’actes considérés comme tels, le crime contre l’humanité ne concerne que onze comportements dont le dernier est défini comme « autre acte inhumain de caractère analogue ».

Le caractère généralisé et systématique nécessaire à la qualification de crimes contre l’humanité, la notion de gravité écartent de la Cour la plupart des actes de terrorisme. Seul le terrorisme international de type Al Qaida pourrait se ranger sous cette bannière. La responsabilité pénale individuelle sur laquelle se base la Cour empêche la poursuite des organisations terroristes telle qu’Al Qaida.

Est-ce suffisant d’en condamner les dirigeants sans viser une organisation dans son ensemble ?
La poursuite de ces organisations aurait une portée symbolique évidente et permettrait sans doute de remonter les filières de financement du terrorisme de façon plus efficace.

De ce point de vue, et pour éviter toute dérive analogique toujours possible, si le champ matériel des compétences de la Cour n’est pas élargi, le terrorisme international risque de risquer impuni. Il est nécessaire de le nommer explicitement dans son Statut.

La plus haute juridiction internationale ne peut laisser échapper le crime le plus emblématique du XXIe siècle. Une révision de ses compétences les étendant aux actes terroristes est indispensable. De même, le cadre de constitution de l’infraction (conflit asymétrique) ne doit pas être ignoré.
_________________________________________________________
411 Philippe KIRSCH, Terrorisme, crimes contre l’humanité et Cour pénale internationale, à l’occasion du colloque
organisée par SOS ATTENTATS, Terrorisme et responsabilité pénale internationale, le Mardi 5 février 2002, Ed.
Calmann-Lévy, 2003, p.114.
412 L’UE estime que le terrorisme comme tout autre acte criminel empêche la « jouissance » des droits de
l’homme, Réponse donnée par M. Patten, au nom de la Commission européenne des affaires étrangères, à
Charles Tannock, parlementaire européen en 2003.
413 Art.17d du statut, est jugée irrecevable une affaire qui « n'est pas suffisamment grave pour que la Cour y
donne suite »
414 Philippe KIRSCH, op.cit, p.120

vendredi 7 octobre 2016

Terrorisme et ladite "déprivation sensorielle" (2e éd.)

Terrorisme et ladite "déprivation sensorielle"
Une comparaison des djihadistes avec Baader-Meinhof est-elle instructive ?

*   *   *


L'aurait-on oublié ? Quelques années avant la démolition du Mur de Berlin et la réunification des deux Etats allemands -- Italie, Allemagne, France et Belgique avaient éprouvé aussi des attentats terroristes en ce temps-là motivés, non par une ferveur religieuse et suicidaire prétextant le d j i h a d الجهاد, mais par une authentique foi révolutionnaire qui incitait quelques jeunes écervelés aux mêmes comportements violents, si ce n'est même suicidaires, ainsi qu'à la pratique d'une dissimulation organisée comparable à celle - en l'occurrence passablement légitime, des réseaux de résistance armée durant les nombreux conflits de la décolonisation, conflits qui ne cessèrent pas avec la fin de la deuxième guerre mondiale 1939-45.

En Belgique on a connu au moins un attentat mortel imputable aux dites Cellules Communistes Combattantes; en Allemagne (R.F.A.) il y eut au-devant de la scène publique ladite bande à Baader-Meinhof ainsi que la R.A.F.

Ces personnes étaient mues par un idéal virtuel fondé sur une idéologie sans aucune argumentation scientifique solide, aux effets observables et reproductibles -- à savoir : ledit "matérialisme historique" c'est-à-dire une aberration tout aussi inepte que le communisme qui n'est qu'un pur discours théorique jamais concrétisé en aucun acte de gouvernance d'aucun Etat ni Gouvernement démocratique recensé sur la surface du globe terrestre.

L'aberration philosophique et morale instituée au sens large par le communisme en tant que système politique tenant compte de l'existence des êtres humains exclusivement comme membres de communautés fondées sur différentes activités industrielles productives -- et non en priorité comme individus indépendants pleinement dotés(*)d'une liberté personnelle authentique, fut brillamment illustrée sur le mode métaphorique par La Ferme des Animaux (film, 1954), tiré du roman Animal Farm (1945) de George ORWELL.

"
En août 1994 a lieu une grève de la faim d'une semaine de la majorité des prisonniers de la RAF, avec un certain succès. La dernière structure de solidarité restant véritablement était alors le « Angehörigen Info », une brochure paraissant de 1989 à 2009 (305 numéros au total) et portée par les familles des prisonniers de la RAF elles-mêmes.
"La RAF vit donc sa proposition incomprise ; elle était bien devenu réformiste, mais en assumant la démarche d'une révolution totale de la vie réelle, en continuité à la critique de la vie quotidienne du départ. Elle ne fut comprise ni des marxistes mécanistes qui n'y virent qu'un réformisme plat appelant à une vie alternative, ni par les prisonniers dont tout le parcours avait été le front anti-impérialiste. En conséquence de quoi, la RAF publia en avril 1998 un document annonçant son auto-dissolution.

"Elle aura perdu au cours de son histoire plus d'une
vingtaine d'activistes, tandis qu'elle a coûté la vie par ses actions à 34 personnes.
"Birgit Hogefeld, arrêtée en 1993, fut libérée en conditionnelle en juin 2011, comme dernière prisonnière de la RAF. Christian Klar fut quant à lui libéré en conditionnelle en décembre 2008, après 26 années de prison, et Brigitte Monhaupt un peu plus tôt, en mars 2007. La RAF entrait alors dans l'histoire, comme expérience révolutionnaire au sein des métropoles impérialistes."
D'après "Fraction Armée Rouge"
http://lesmaterialistes.com/trois-lettres-symbole-histoire-rote-armee-fraktion-fraction-armee-rouge

Emprisonnées, certaines de ces personnes soumises à l'isolement se plaignirent de désordres mentaux suscités par un traitement particulier que les spécialistes ont appelé "déprivation sensorielle". Voir: Réclusion révolutionnaire https://conflits.revues.org/1588?lang=en

Si on pouvait suivre un raisonnement positif et comparer les nombres de morts (mais en faisant abstraction des éventuelles victimes d'atteintes corporelles, lesquelles doivent encore abréagir le choc psychologique important subi) avec ceux résultant des attentats revendiqués déjà depuis plusieurs années., par les divers djihadistes - ceux de l'E.I. comme ceux d'al-Qaïda, arriverait-on à pareil bilan chiffré ?


Mais peut-on vraiment traduire en chiffres toutes souffrances personnelles endurées ??

________________________________

*  Pour assurer sa balance des paiements, la Corée du Nord au ban des Nations n'hésite pas à faire appel à une main-d'oeuvre embauchée illégalement par la Pologne.

De ci, de là, par ci, par là.,
Le "canard-boîteux" qui suit n'est pas factuellement invraisemblable., 
mais l'info (pour que le canard ne finisse pas à la casserole) mériterait une confirmation documentée par des références irréfutables. L'ingérence politique étant un délit reconnu, on pourrait se demander qui aurait avantage à se risquer à cela dans les couloirs du Kremlin. (Toute réflexion faite, le KaC pourra convaincre., mais ne persuadera pas)
Banque russe



samedi 17 septembre 2016

Leonardo da Vinci et William Tyndale

Leonardo da Vinci et William Tyndale
au fil de l'eau
*  *  *
Iconographie

https://fr.vikidia.org/wiki/L%C3%A9onard_de_Vinci

Saint Jean-Baptiste -- Leonardo da Vinci
http://technologies.c2rmf.fr/iipimage/showcase/zoom/HD5


Articles et extraits
https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Tyndale


William Tyndale ou Tindale (né dans le Gloucestershire en 1494 - exécuté par strangulation le 6 octobre 1536 à Vilvorde) est un protestant anglais connu comme le premier traducteur du Nouveau Testament depuis le texte grec dans une langue moderne (le moyen anglais). Brillant érudit, il parlait l'hébreu, le grec, le latin, l'espagnol et le français, « si bien que chacune de ces langues aurait pu être sa langue maternelle ».

Influencé par les idées réformatrices de Martin Luther, Tyndale avait rencontré Érasme de Rotterdam, avait découvert son Nouveau Testament grec-latin et s'était mis à le traduire en anglais. Dans un premier temps, il rechercha la protection de Tunstall, évêque de Londres, mais lorsque ce dernier apprit ses intentions, il lui refusa l'accès à son palais de Lambeth.

S'il existait déjà au Moyen Âge plusieurs versions partielles ou romancées des récits bibliques en langue vernaculaire (vieil anglais, anglo-normand), le courant initié par la publication de la Bible de John Wycliffe fut condamné et la détention non autorisée des Saintes Écritures en anglais était passible en Angleterre de la peine de mort. La traduction de Tyndale est tout à la fois la première bible traduite depuis les textes originaux (à savoir la version en hébreu pour l'Ancien Testament, et le texte grec pour le nouveau Testament), la première édition anglaise imprimée, et la première bible protestante.

Elle fut un défi jeté à l’autorité de l'Église Catholique et à la législation religieuse anglaise. En 1530, Tyndale écrivit un pamphlet : The Practyse of Prelates, par lequel il dénonçait le divorce de Henri VIII comme contraire aux Saintes Écritures. Tyndale dut aller dans le Saint Empire pour étudier l'hébreu, car en Angleterre l'Édit d'Expulsion (1290) interdisait activement les livres en hébreu. Mais en ce début de XVIe siècle, les écrits en grec ancien devenaient, pour la première fois depuis des siècles, accessibles à la communauté savante d'Europe.

Fort des manuscrits rendus disponibles par la diaspora des érudits byzantins depuis la Chute de Constantinople (1453), Érasme venait de traduire et d'éditer, sous le titre (ironique) de « Textus Receptus » le texte grec des Saintes Écritures, dépassant la Vulgate. Tyndale, qui partageait l'idéal humaniste d’Érasme, choisit pour sa traduction l’anglais courant (plutôt que l’anglo-normand, plus relevé), langue alors jugée vulgaire, maladroite et roturière ; tout juste l'améliora-t-il par des tournures inspirées du grec classique et l’emploi de mots hébreux « anglicisés », initiative qui fut l'acte de naissance du moyen anglais, qui sera la langue de Shakespeare et des grands auteurs de l'ère élisabéthaine. Lorsqu’en 1534 le roi Henri VIII lut le manifeste de Tyndale intitulé « La Soumission du Chrétien » (The Obedience of a Christian Man), il y trouva des raisons de rompre avec Rome.

En 1535, Tyndale fut arrêté et jeté dans les geôles du château de Vilvorde, non loin de Bruxelles. Jugé en 1536, il fut convaincu d’hérésie, exécuté par strangulation, et son cadavre brûlé au bûcher. Ses dernières paroles, par lesquelles il formait le vœu « que le roi d'Angleterre ouvre les yeux », furent presque exaucées moins de deux années plus tard, avec l'impression de la « version autorisée du roi Henri » (Great Bible) destinée à l'Église d'Angleterre — et qui reprenait largement le texte de Tyndale.

Par là, la « Bible Tyndale », comme on l'appelait, contribua à l'essor de la Réforme dans le monde anglophone et tout l’Empire britannique. Elle exerça aussi une influence profonde sur la Bible de Genève, qui fut celle de la colonie de Jamestown (fondée en 1607) et du Mayflower (1620). Il n’est pas anodin qu'en 1611, les 54 érudits chargés par le Roi de compiler la Bible du roi Jacques, se soient, à leur tour, beaucoup inspiré de la traduction de Tyndale, et des traductions qui s'étaient appuyées dessus. Selon une étude, le Nouveau Testament de la Bible du roi Jacques reprendrait 83 % de la « Bible Tyndale », et l’Ancien Testament, 76 %.




mercredi 14 septembre 2016

Un monde "sans frontières"


Un monde sans frontières

Mais, pour qui? 
Pour des écorchés vifs à cause d'un humour indélicat.?

La dernière actualité sur les séismes locaux en Italie comporte un volet assez inattendu: des italiens se sont indignés de l'humour (macabre) de Charlie à Paris et s'apprêteraient à demander réparation en justice.

Peut-être peut-on rire de tout, sans pour autant ne se moquer de personne; mais on ne peut jamais impunément tenter de rire avec qui que ce soit.

*  *  *

Borderless worlds - for whom? Ethics, moralities and (in)justice in migration and tourism
"Ethique et morales à l'épreuve de la justice dans les migrations et le tourisme"

http://www.espaces-transfrontaliers.org/actualites/evenements-a-venir/archives-des-evenements-passes/events/show/conference-borderless-worlds-for-whom-ethics-moralities-and-injustice-in-migration-and-touri/

En Hongrie -- un des quatre Etats de l'U.E. ( avec la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie) qui ont signé les accords mutuels de libre-échange dits "de Visegrad", le Premier Ministre Viktor Orban et leader du parti nationaliste Fidesz réitère sa politique ouvertement antimigratoire : écoutez l'émission la Question du Monde sur la Première Radio de la RTBf de ce mercredi 14 septembre

Une analyse intéressante nous est apportée par :
Hu-lala_org: Aux racines du populisme
http://hu-lala.org/analyse-aux-racines-du-populisme-en-hongrie/

Nous sommes en effet à l'aube de profonds remaniements dans notre appréciation des politiques européennes : ce 17 septembre -- se tient le Sommet de Bratislava et débute précisément la présidence slovaque de l'Union Européenne.

Un dossier d'actualité assez complet sur les enjeux de cette conférence est disponible sur:
Clash de valeurs?
http://www.atlantico.fr/decryptage/clash-valeurs-quand-craquements-entre-europe-fondateurs-et-celle-visegrad-sont-plus-en-plus-difficiles-masquer-cyrille-bret-2819462.html/page/0/1

Revenons aux italiens indignés pour rappeler que la Sérénissime République de Venise inventa tout uniment l'appellation slave, déformation de "eschiave" (clefs des cages d'exposition..) pour stigmatiser les populations diverses et variées, provenant des territoires du Levant, et dont on pouvait supputer qu'elles fussent réduites en esclavage; aussi, le terme ghetto, comme le rappelle le commentateur Apoapo sur le site Babelio:

"Court chapitre III, « La somme de tous les lieux d'exil – On est de là où l'on vit » : référence à la question de l'ancrage et de la mémoire ; importance des récits des parcours migratoires ; pour les exilés, « la mémoire est délocalisée, ou multilocalisée si l'on veut » (p. 111). Il contient aussi un historique de la création du premier ghetto, celui de Venise au XVIe s., et une esquisse sur la dialectique entre sédentarisation et espoir du retour chez les Palestiniens."
http://www.babelio.com/livres/Agier-Campement-urbain/497955

Sur facebook (4.2/5 étoiles pour 96 avis)
#LADIGNITEPOURLESREFUGIES ou @@lacimade
et sur Twitter:
http://twitter.com/lacimade

samedi 28 mai 2016

Sociopolitique : ledit "clientélisme"

Sociopolitique
"clientélisme", origines et actualité

*   *   *
Cher(e)s internautes qui lisez ceci: ne vous méprenez pas.
Le texte qui suit est très modestement composé dans le but tout autant - égoïste (pour tenter d'y voir plus clair par moi-même) que pour tenter de faire partager mes propres réflexions aussi bien par mes proches et ma petite famille (enfants et petits-enfants, présents et à venir) que par un autre auditoire, ici ou ailleurs..!

D'emblée, soyons "au diapason" des titre et sous-titre : comme tant d'autres usagers d'internet, je me réjouis des facilités offertes par Blogger et par Google pour la réalisation de tout ceci. 

Lesdites "études classiques" c'est-à-dire (sans approcher les détails organisationnels propres à chaque système original et,ou officiel, d'enseignement) incluant l'apprentissage et la pratique, en thème et version, desdites "langues anciennes" : hébreu, grec ou latin, ont été complètement abandonnées dans leur aspect OBLIGATOIRE sine qua non depuis lesdites 'Golden Sixties', et laissées au bon-vouloir des parents ou tuteurs des enfants mineurs d'âge, dans la plupart des pays d'Europe occidentale.

Ne me laissez pas sous-entendre que je suis un de ces "vieux barbons" nostalgiques d'un quelconque ordre ancien que je rêverais de voir rétabli de quelque façon que ce soit.

Toutefois je ne suis pas sûr et certain que cette nostalgie n'est pas précisément ce dont rêvent quelques autres "vieux barbons" nostalgiques, détenteurs d'une quelconque autorité dans leur communauté - légitime ou non, allez savoir.! 

Revenons à l'actualité de 2016 - et tentons d'imaginer un probable futur à venir.

Grâce à internet et bien entendu - on n e le dira j a m a i s assez..! grâce à Blogger et à Google (n'oubliez pas S.V.P. la sébille disposée pour recevoir vos dons, à la sortie)
Blogger et Google dont les apports technicomédiatiques sont devenus incontournables pour déchiffrer la jungle du Web (la Toile d'araignée) j'ai l'insigne honneur de vous présenter la comparaison qui suit, de laquelle vous - cher(e)s internautes qui lisez ceci, tirerez vos propres raisons et vos propres réflexions.

Cela "va sans dire"..,
aucun parallèle ne sera fait avec les systèmes sociopolitiques à l'oeuvre dans aucun autre pays adhérent aux Traités internationaux actuellement en vigueur : Europe, Commonwealth, O.C.D.E., etc..!

Pour satisfaire une habitude personnelle qui fut pour moi pratiquement (dé)formation professionnelle : voici des éléments d'histoire relatifs à une période de l'Antiquité qui précéda de peu la scission de l'Empire de Rome et l'accession concomitante du Christianisme, au rang de religion d'Etat, par le nouveau promu "César" de l'Empire d'Orient Constantin autoproclamé - notamment., "Sol invictus".

http://www.empereurs-romains.net/emp18.htm

https://www.scribd.com/doc/193679573/Livre2-Christianisme-Romain-en-Questions

*   *   *

"La plèbe s'est définie pendant longtemps par l'absence de droits politiques. Mais elle n'est pas homogène du point de vue de la richesse. On peut distinguer plusieurs couches sociales dans la plèbe.

 Les plébéiens les plus riches
La partie la plus riche des plébéiens, vivant comme certains patriciens, en particulier ceux qui sont les chevaliers. Certains de leurs descendants, qui sont suffisamment riches pour entrer dans les classes supérieures du cens, peuvent espérer faire une carrière politique en suivant le cursus honorum. Parmi eux on trouve, des marchands en gros (les negotiatores), les financiers (argentarii). Ces professions bien que très rémunératrices étaient jugées incompatibles avec la carrière politique. Ils n'est pas rare que ces hommes aient des clients.

 La couche moyenne
On y retrouve les membres des 160 métiers spécialisés des artisans de Rome. Parmi eux les artisans. Ce sont des citoyens libres et possèdent souvent des esclaves. Ils se regroupent dans des collèges (associations professionnelles) qui leur servent à défendre leurs intérêts (pour le ravitaillement ou contre les impôts et taxes). Au moment des campagnes électorales, Ils peuvent servir de milices privées pour de riches romains qui veulent se faire élire.

 Les prolétaires
 Les prolétaires sont ceux qui n'ont que leurs bras pour vivre. Ils sont de petits artisans, ou des ouvriers travaillant au jour le jour. Ils sont généralement qualifiés pour échapper à la concurrence que leur font les esclaves.


Pour leur fournir du travail, les autorités les emploient sur les grands chantiers urbains, la construction des monuments ... Ils bénéficient des distributions de nourriture faites par les autorités ou bien des personnes privées (secours appelés la sportule). Malgré la difficultés de les connaitre, faute de traces archéologiques, on pense qu'ils seraient environ 320 000 à la fin du Ier siècle

 Les déclassés
 Les déclassés forment la tourbe. Ils vivent de rapines, de crimes et de délits divers. Ils ne survivent que par les distributions publiques de nourriture et de ce que leur rapportent leurs méfaits. Ils sont craints des autorités car ils peuvent rapidement se révolter et sont près à tout pour avoir de quoi survivre. On tente de les faire partir pour peupler des colonies, mais cela a peu de succès.


 Les ruraux
 Les ruraux représentent environ 90 % de la population totale de la cité (les esclaves comptent pour près de la moitié).

Les ruraux sont en partie des travailleurs agricoles libres. Mais ils ne possèdent pas la terre qu’ils travaillent ou ne disposent que d'une toute petite surface insuffisante pour vivre. Leur travail est dur. Ils sont souvent obligés de partir et ont des dettes importantes envers des prêteurs qui peuvent être leurs employeurs. Le brigandage est important dans les campagnes."


Source:


mardi 24 mai 2016

Le Camping des Huns

Le Camping des Huns
Le prétendu "néo-libéralisme" hongrois dans
la perspective filmographique de Michaël Haneke

*  *  *
La relative victoire du candidat écologiste autrichien au deuxième tour des élections présidentielles - obtenue "sur le fil du rasoir" grâce aux votes par correspondance, fait transparaître à quel point une société européenne d'économie avancée, bénéficiant d'un fonds social et culturel unanimement reconnu aux sources du patrimoine universel de l'humanité, peut se révéler profondément divisée comme par une faille comparable à une fissure tectonique.

Dans les deux ans, pour les élections législatives, on en aura le coeur net.

Le réalisateur Michaël Haneke - très précisément dans l'une de ses oeuvres intitulée Le Ruban blanc, a mis en lumière de façon magistrale ce hiatus socioculturel, ce sensible problème de psychologie différentielle applicable à des enquêtes sociologiques encore à développer, propres à susciter des analyses d'anthropologie comparée d'où tirer des conclusions certes passionnantes.!

Michaël Haneke a pu bénéficier - un peu comme Angela Merkel.!, d'une éducation protestante "réformée" au sein d'un milieu traditionaliste en matière de moeurs, et conservateur au point de vue social et politique. 

Rappelons que leur enfance se passa pour l'un en Autriche, comme pour l'autre en Allemagne de l'Est à l'ombre (d'un côté comme de l'autre) du Mur de Berlin - pendant que les surplus de l'effort de guerre de l'Oncle Sam étaient notamment réutilisés dans la maintenance  d'une "guerre continue" sur le front coréen d'abord, vietnamien ensuite, et pour garnir d'ogives nucléaires le cordon sanitaire de l'Otan en Europe de l'Ouest autour de l'U.R.S.S.

Or que devons-nous constater en 2016? Dans les critiques adressées à l'auteur de l'article ci-dessous, on remarque une rhétorique habilement construite autour des théories économiques de Thomas Hayek, lesquelles théories n'ont jamais été appliquées par aucun gouvernement ni d'hier ni d'aujourd'hui. 

Dans la mesure où l'un ou l'autre génial homme d'Etat essayait de les mettre en application, c'est alors qu'on verrait se profiler les stigmates de la stagnation économique et sociale, avec son cortège d'injustices vécues au quotidien (déjà sensibles, mais en sourdine) et le masque hideux de la régression culturelle et sociale sur fond de propagande réactionnaire de l'extrême droite.

Ces charmantes personnes de l'extrême-droite parfois ne seraient-elles pas aussi celles qui profitent des entreprises de pillage organisé notamment sur le front des industries extractives en des lieux éloignés qui n'attirent pas les journalistes, comme dans le Nord canadien, ou dans les glaciers du Sud des Andes.

*  *  *
       9 février 2016 par

Analyse – Aux racines du populisme en Hongrie

Ce qui suit est la traduction d’un article de l’économiste hongrois Zoltán Pogátsa publié dans la « Revue Visegrad » en avril 2014. La Fidesz venait alors de remporter les élections législatives pour la seconde fois consécutive, avec une majorité parlementaire des deux-tiers. Aujourd’hui encore, cette analyse est particulièrement éclairante et permet de comprendre pourquoi le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán reste populaire.


L’article a été publié le 8 avril sous le titre « Understanding Hungary: The social prerequisites of political democracy ». Il est consultable en anglais sur le site de la Revue Visegrad.


Si le parti conservateur Fidesz de Viktor Orbán a perdu bon nombre de voix depuis sa première élection en 2010, l’opposition en avait perdu beaucoup plus dès 2009, et a été incapable de reconquérir son électorat depuis. Elle est aujourd’hui fragmentée et caractérisée par des rivalités internes entre des dirigeants dont la réputation était déjà en berne cinq ans plus tôt. Ferenc Gyurcsány a quitté le pouvoir avec une cote de popularité de 15%, Gordon Bajnai de 25%, selon les sondages. 58% des Hongrois estiment que ce dernier a gouverné de façon irresponsable et 62% pensent que son passage au pouvoir peut être qualifiée d’« anarchique ».
L’image d’« expert » dont jouit Bajnai chez les libéraux n’est donc pas partagée par la société en général. Enfin, plus aucun ténor ne guide le parti, et aucun bilan critique de sa politique n’a été fait depuis les dernières débâcles : les critiques adressés à la majorité en place laissent donc la majorité des citoyens hongrois de marbre. Pire, c’est même le parti d’extrême droite Jobbik, qui absorbe le vote de protestation et menace de devenir le principal parti d’opposition [il l’est de fait aujourd’hui, ndlr]. L’exemple hongrois illustre parfaitement le vieil adage emprunté à Walter Benjamin : « la montée de la droite est un échec de la gauche »…

Libéral/social-démocrate

On peut s’interroger aussi sur la couleur politique réelle de l’opposition. Dite de gauche, elle est en fait le résultat d’un mélange confus de forces politiques qui ont accepté l’étiquette de « gauche libérale » pour se distinguer de la Fidesz. Mais ce qualificatif est un oxymore. Le libéralisme, tel que représenté par le FDP allemand ou les Libéraux-Démocrates britanniques, relie le libéralisme culturel avec une vision économique favorable du marché. Le libéralisme de gauche n’a donc pas de sens : le courant politique reliant la politique culturelle libérale avec une orientation sociale de l’économie, et une approche centrée sur l’État-providence est la sociale-démocratie. Tertium non datur.
Cependant, dans les anciens États socialistes, même les intellectuels urbains aux valeurs sociales claires hésitent encore à se faire appeler sociaux-démocrates. Dans le même temps, les libéraux qui n’ont jamais réussi à obtenir une majorité, même dans les pays les plus développés économiquement, ont un vrai intérêt à perpétuer cette confusion sémantique. Ils ont profité de la Troisième Voie empruntée en Europe occidentale pour justifier le virage néolibéral des partis socialistes d’Europe orientale, laissés sans identité idéologique claire après la chute du communisme. (Au moins l’Europe occidentale avait-elle développé l’État-providence avant que les sociaux-démocrates ne deviennent néolibéraux. Ce qui n’a pas été le cas en Europe de l’Est.)
C’est précisément ce qui s’est passé en Hongrie, provoquant l’épais brouillard idéologique au sein de la « gauche » hongroise jusqu’à aujourd’hui. Après la transition de 1990, le Parti socialiste, successeur de l’ancien parti unique, a été laissé sans orientation politique claire, sauf pour ce qui est de l’extrême pragmatisme et de l’opportunisme. Depuis lors, il a gouverné la Hongrie dans trois gouvernements de coalition avec leur partenaire minoritaire, les libéraux [SZDSZ, ndlr], dont la popularité n’a cessé de diminuer jusqu’à leur éviction du Parlement.
Les libéraux ont dominé ces coalitions avec un agenda néolibéral et le font encore aujourd’hui au sein de l’opposition. Dans de nombreux domaines comme la création d’emplois, le développement économique, la politique sociale, l’État hongrois n’a mis en place aucune politique ambitieuse, et seule l’attraction des investissements étrangers a pu bénéficier d’une politique vraiment volontariste. Aucun débat n’a pu être abordé sur l’adoption d’un modèle de développement, allemand (Rheinland), scandinave d’État-providence négocié, ou même français ou d’Extrême-Orient. L’obsession pour les modèles théoriques de capitalisme basé sur le marché – qui en réalité n’existe nulle part – a conduit à des salaires faibles et à une économie faible, accueillant les activités à faible valeur ajoutée des fins de chaînes de production des multinationales, provoquant des dégâts sociaux considérables.
Comme la plupart des pays de la région Europe centrale et orientale, le taux d’emploi en Hongrie est resté bien en deçà de la moyenne de l’UE. L’écart de productivité avec l’Europe occidentale, lui, a augmenté depuis l’adhésion à l’UE, comme la différence de salaire. Dans ces domaines, la Hongrie ressemble à la quasi-totalité de la région de la CEE. A parité de pouvoir d’achat, le salaire moyen hongrois – situé à environ 30% de la moyenne de l’UE – offre un niveau de vie comparable au cinquième le plus bas des sociétés d’Europe occidentale. Toutefois, environ deux tiers des Hongrois vivent en dessous de ce niveau de revenu moyen ! Quatre millions d’entre eux ont des revenus inférieur au seuil vital de subsistance, selon le Bureau central de la statistique. Environ trois millions de Hongrois ne font que survivre d’un mois à l’autre. Les prix de la nourriture et de l’énergie équivalent à 83% de la moyenne de l’UE, 85% pour les tissus, 95% pour les chaussures, 71% pour les transports, et ceux de la communication à 109%…
A parité de pouvoir d’achat, le salaire moyen hongrois – situé à environ 30% de la moyenne de l’UE – offre un niveau de vie comparable au cinquième le plus bas des sociétés d’Europe occidentale. Toutefois, environ deux tiers des Hongrois vivent en dessous de ce niveau de revenu moyen !
En 2009, dernière année du parti socialiste au pouvoir, la Hongrie (avec le reste des pays formant le groupe de Visegrad) était l’un des pays consacrant le moins d’argent pour les dépenses sociales dans l’Union européenne. La Hongrie y consacrait alors 23,5% de son PIB, et d’autres pays de la région encore moins : 20,4% pour la République Tchèque, 19,7% pour la Pologne et 18,8% pour la Slovaquie. Contre une moyenne de l’Union européenne de 30,3%… Les pays méditerranéens, réputés pour avoir des régimes de protection sociale peu développés, ont également des dépenses supérieures à celles de la Hongrie (Espagne 25%, Portugal 26.9%, Italie 29,8%). Sans parler des États-providence scandinaves à part entière (Suède 32,1%, Danemark 33,4%). La comparaison est d’autant plus surprenante que la Hongrie a une population très âgée, l’un des plus faibles taux d’emploi de l’UE, ainsi que l’une des pires situation en termes de santé de ses citoyens. Les dépenses sociales par personne s’élèvent à € 3478 (en parité de pouvoir d’achat), ce qui demeure deux à trois fois moins important qu’en Europe occidentale…
Qui plus est, la «gauche » libérale a laissé en héritage un système de «redistribution perverse», comme le désigne Zsuzsa Ferge, professeur de sciences politiques. En 2009, à la fin de leur mandat, les politiques sociales permettaient en réalité une redistribution des richesses à l’envers : du bas de la société vers le haut ! Ainsi la Hongrie (une fois de plus, comme les autres États de la région) a beau avoir un coefficient de Gini (indicateur qui mesure l’inégalité des revenus) relativement faible en comparaison internationale, cela cache le fait que la participation de la Hongrie à l’économie mondiale est caractérisée par un mélange d’activités à faible valeur ajoutée et de bas salaires, et qu’en réalité c’est la distribution assez uniforme des revenus qui permet de faibles inégalités.
Une autre dimension caractéristique de l’État-Providence hongrois est l’éducation. Selon des recherches menées par le spécialiste de l’éducation Péter Radó sur les données internationales de PISA, 72% du niveau de scolarité des étudiants hongrois est déterminé par l’endroit où l’école est située. Le chiffre correspondant pour la Finlande est de 8%. Ainsi, même la mobilité scolaire est à l’arrêt.
Il y a vingt-cinq ans, au moment de la transition, les Libéraux s’imaginaient que les citoyens socialisés dans une société soviétique se transformeraient en un claquement de doigts en citoyens d’une société ouverte et de libre compétition. En réalité, seule une couche très étroite de la société hongroise est en mesure de rivaliser, de développer une entreprise bourgeoise et l’ethos civique, de profiter d’une réelle mobilité, et de demeurer indépendante des réseaux clientélistes et du populisme. Et cette couche étroite se trouve déjà au sommet, le reste de la population ne disposant pas des ressources privées nécessaires. En conséquence, l’extension de cette élite grâce au marché, tel qu’imaginé par les néolibéraux, est un vœux pieux.
« Seule une couche très étroite du haut de la société hongroise est en mesure de rivaliser, de développer une entreprise bourgeoise et l’ethos civique, de profiter d’une réelle mobilité, et de demeurer indépendante des réseaux clientélistes et du populisme ».

Les conditions préalables de la démocratie politique sociale

Mais la question n ‘est pas seulement économique : la démocratie est également impactée. Comme Gosta Esping Andersen (et Barrington Moore) nous le rappelle, la démocratie est possible seulement en présence d’une large classe moyenne. Il définit les individus appartenant à la classe moyenne comme ceux possédant l’indépendance matérielle et un niveau d’éducation permettant de suivre et de prendre part au débat public. Dans une société post-communiste comme la Hongrie, les deux manquent. Dans cette société appauvrie, seule une très mince couche supérieure de la société dispose de l’indépendance financière pour rester à l’écart des réseaux clientélistes de patronage qui se tissent à travers la société hongroise. Le reste de la société préfère les achats populistes concrets aux promesses de long terme dont ils ont assez.
Quant à l’éducation, selon les données du recensement de 2005, plus de la moitié de la société possède un niveau d’éducation inférieur à un examen final de l’école secondaire. Seulement 25,2% avaient un niveau égal à ce diplôme, et 11,7% possédaient un diplôme universitaire. Bien sûr, il est insensé de penser que les niveaux d’éducation correspondent de manière déterministe à la compréhension des affaires publiques, mais dans un monde où on attend des électeurs qu’ils se prononcent sur l’énergie nucléaire et l’Union monétaire européenne, il est probable qu’il s’agisse d’une correspondance stochastique. Compte tenu de la qualité de l’enseignement supérieur de la CEE, même les diplômés universitaires sont suspectés d’être parfois peu compétents. Pouvons-nous donc être surpris par les explications superficielles des citoyens pour justifier leurs choix politiques ? Pourquoi y-a-t-il si peu de discussions autour des conditions sociales d’une démocratie politique ?

L’ethnicisation remplace les classes sociales

On pourrait penser que dans une société si paupérisée, la gauche politique devrait être capable de capter l’attention des électeurs par une rhétorique économique de classe. Or, ce type de narration est absent en Hongrie. Les socialistes ont rejeté un tel vocabulaire, craignant qu’il ne rappelle leur passé dictatorial. Les libéraux, qui ont superposé leur idéologie sur celle des socialistes, ne pensent naturellement pas en termes de classe. Comme Antonio Gramsci l’a souligné, ils créent un discours hégémonique dans lequel les intérêts de la classe moyenne sont représentés dans le discours public comme étant universalistes. La « gauche » hongroise utilise un langage libéral quand il s’agit d’économie.
Avec leurs problèmes de gouvernance et de corruption, les politiciens socialistes ont besoin d’une légitimation pour conserver leurs électeurs. Ils l’ont trouvé dans le jeu de la diabolisation mutuelle souvent joué par les partis de l’entente, auquel le Fidesz de Viktor Orban participe également volontiers. La droite accuse les socialistes d’être anti-nationaux, tandis que les socialistes accusent la Fidesz d’être antidémocratique. Ils arguent qu’Orbán et le Fidesz sont en quelque sorte non-Européens et en dehors des limites de la démocratie. Cette rhétorique a été considérablement affaiblie par le fort soutien que le Parti Populaire européen a prêté à Orbán. Le PPE l’a approuvé institutionnellement lors du débat au Parlement européen concernant le rapport Tavares critiquant la démocratie hongroise. Joseph Daul, le Président du PPE a même qualifié Orbán de « meilleur leader de la Hongrie » lors d’un rassemblement à Budapest au cours de la campagne électorale de 2014. De plus, les électeurs ont échoué à comprendre pourquoi les socialistes et leurs alliés libéraux ont pris part au Parlement et aux élections d’Orban, désignant le premier comme étant creux et le second comme injuste. La rhétorique affaiblie du camp socialiste-libéral a conduit à une incapacité à attirer les électeurs.
Le parti qui a réussi à attirer les voix contestataires de ceux qui se sont détournés de la Fidesz a été le Jobbik d’extrême droite. Leur vision ethnicisée du monde a ainsi trouvé un écho auprès des électeurs qui avaient été socialisés dans la narration ethnicisée de l’ancien système éducatif hongrois et avec les débats publics qui ne proposaient pas de discours de classe alternatif. Les Juifs sont ainsi considérés par ces électeurs comme étant l’élite en place, les Roms comme la sous-classe gênante.
« Les Juifs sont ainsi considérés par les électeurs du Jobbik comme étant l’élite en place, les Roms comme la sous-classe gênante ».
L’absence de théorie basée sur la classe a une longue tradition dans le 20ème siècle hongrois. La République des Conseils de 1919 a complètement discrédité la gauche radicale. Ensuite, dans un pacte entre les sociaux-démocrates et le régime Horthy, même la gauche modérée a accepté un niveau extrême d’auto-limitation en échange d’une exemption de persécutions. Ils ont accepté d’être interdits d’organisation avec les syndicats. En étant présents au Parlement avec une fraction dont la taille avait été plafonnée, ils ont même légitimé le régime Horthy comme une démocratie formelle. Avant la 2ème Guerre mondiale, le discours social-démocrate basé sur la classe était ainsi presque absent en Hongrie.
Les discours ethnicisés l’ont alors remplacé. Comme le montre l’historien Krisztián Ungváry, le rôle des Juifs dans le développement du capitalisme a été un phénomène plus marqué en Hongrie que partout ailleurs en Europe. Les professions capitalistes typiques (entrepreneurs, journalistes, avocats, médecins, etc.) étaient dominés par les Hongrois d’origine juive à hauteur de 50 à 75%, qui ont été désignés par le droit hongrois comme «étrangers». Budapest, la forteresse du capitalisme hongrois, abritait plus de 20% de Juifs. Dans le même temps les inégalités sociales du régime Horthy étaient choquantes. 80% de la société ne possédait que 40% de la richesse et 65% à 80% de la population vivaient en dessous du minimum vital. En dépit de l’afflux massif de Hongrois « de souche » des pays voisins, la Hongrie souffrait d’une énorme émigration. La politique sociale était inexistante.
En raison de la rhétorique dominante du droit, les inégalités sociales ont été interprétées comme des différences ethniques. Un «changement de garde», avec le remplacement des Juifs par des Hongrois à des postes importants, était en permanence à l’ordre du jour. Le résultat dramatique de cette hystérie qui s’amplifiait se conclut par la mort de 600 000 Hongrois d’origine juive dans l’Holocauste.
Après la seconde guerre mondiale , le régime de l’État socialiste persécuta les meilleurs dirigeants sociaux-démocrates et discrédita la gauche hongroise. En 1989, toutes les idées rappelant aux gens la rhétorique communiste étaient perçus comme stupides et risibles. Hayek et la critique de l’économie planifiée de l’école autrichienne sont alors devenus populaires, à une époque dominée par Thatcher et Reagan.
Les socialistes hongrois se sont laissé dominer par l’idéologie néolibérale de leurs partenaires libéraux. La détresse sociale qui en a résulté a déjà été évoquée. Beaucoup de Hongrois défavorisés, scolarisés dans des narrations ethnicisées, ont une fois de plus commencé à interpréter le monde par le seul cadre d’analyse à leur disposition. Les plus modérés ont été attirés par le discours de Viktor Orbán de la «lutte pour la liberté» hongroise contre l’UE et le FMI. Les plus radicaux se sont une fois de plus mobilisés contre une « élite juive » et contre un «Tsigane de sous-classe, paresseux et parasitaire ». Le sort des Roms est particulièrement crucial ici. Les sondages indiquent que près de 80% des Roms appartiennent au cinquième le plus pauvre de la société hongroise (ce qui, bien sûr, ne signifie pas qu’ils en forment la majorité, même dans ces cohortes pauvres.) Les Roms ne côtoient presque que d’autres Roms, ce qui limite sérieusement le capital social et limite sensiblement la mobilité et la distanciation de la culture de la pauvreté. Presque aucun Rom n’obtient de diplôme universitaire, et ils sont massivement sous-représentés même à des niveaux d’enseignement intermédiaires. Le grand public outré, ne voit que les Roms qui vivent de l’aide sociale ou condamnés à vivre de larcins, renforçant ainsi les stéréotypes. La Cour des comptes hongroise a publié un rapport sur les politiques roms post-transition, et les a décrites comme fracturés, incohérentes et inefficaces en tant que politique publique. L’idée que la société fournit toute l’aide dont un individu peut avoir besoin et que pourtant les Roms continuent à en abuser est fausse, c’est en fait l’inverse qui est vrai !
Une politique de fond pour améliorer la condition sociale des Roms n’a encore jamais vu le jour dans cette période post-transition en Europe centrale et orientale. Les coalitions socialo-libérales hongroises n’ont jamais créé, financé ou géré de politiques publiques qui auraient permis à la classe ethnicisée et marginalisée des Tsiganes de combler le retard créé par des siècles d’inaction. […] Il faudrait un « système « aveugle aux couleurs » pour l’éducation, l’emploi, la politique sociale, les transports publics et les soins de santé, qui créerait l’égalité de fait plutôt que l’égalité des chances tout à fait insuffisante, toujours évoquée mais jamais atteinte à ce jour. « Monsieur tout-le-monde » a cette sous-classe ethnicisée constamment en tête. Leur «mode de vie parasitaire» est vivement pointé du doigt par les masses aux faibles niveaux de vie, bien que les dépenses sociales totales consacrées aux 10% les moins fortunés de la société, (y compris celles pour les non-Roms), ne représentent pas plus de 1,6% du PIB. Des montants d’un ordre équivalent disparaissent des budgets de l’État sous la forme de corruption et de clientélisme, ou sont consacrés à un État inefficace et à sa mauvaise politique économique. Cela est bien entendu beaucoup moins visible, et les citoyens se sentent impuissants pour renverser la situation. Il est plus aisé et psychologiquement plus apaisant de cibler son indignation non pas sur l’abstrait, l’inconnu et le lointain, mais contre ceux qui sont présents, familiers, troublants et avec qui l’on est en conflit direct.
Les droits humains sont sans aucun doute centraux. Les campagnes anti-racistes sont vitales. Mais au-delà des questions de discrimination, la question tsigane reste un défi socio-économique. La hausse durable de la pauvreté chez les populations roms d’Europe orientale exige un État-Providence avec une politique volontariste.
On fait souvent remarquer que le Jobbik d’extrême-droite est le parti le plus populaire chez les jeunes. On ne peut comprendre le ressentiment de ce groupe que lorsque qu’on prend en compte des statistiques assez parlantes : le chômage des jeunes est de 30%, 47% des 18-35 ans sont contraints à vivre chez leurs parents, 75% d’entre eux sont incapables d’auto-suffire à leurs besoins, et ceux qui le peuvent n’épargnent qu’en moyenne 32 € par mois.

Les élections de 2022 sont toujours ouvertes

La nuit de l’élection après la large défaite [au printemps 2014, ndlr], les leaders de la « gauche libérale » se sont engagés à rester plutôt que prendre leur responsabilité. Ils formeront l’opposition de la « Gauche libérale » au Parlement. Avec leur présence, ils perpétueront la majorité des 2/3 de la Fidesz jusqu’en 2018. Les élections de 2022 sont toujours ouvertes…

4 Commentaire

  1. Zoltán Pogátsa est surtout un idéologue gauchiste alors il est pas vraiment très crédible comme type pour expliquer la montée de Fidesz.
    Comme tout bon gauchiste, il accuse le libéralisme (ou ses variantes: ultralibéralisme et néolibéralisme) alors que contrairement à ses délires, la gauche hongroise n’a jamais été libérale.
    La Hongrie a surtout été victime d’une mafia post communiste qui a pillé la Hongrie à son profit. L’oligarchie n’existe que dans un système dirigiste (socialiste). Le socialisme conduit à la mise en place d’un système oligarchie où l’économie st contrôlé par quelques personnes proches du pouvor. Dans un économie de marché libre, il n’y a pas d’oligarchie possible. Pour avoir un système oligarchique, il faut que l’état intervienne dans l’économie.
    La Hongrie a souffert de cette oligarchie qui l’a pillé. Il n’a rien de libéral là dedans c’est même le résultat du socialisme. Tout pays socialiste finit par devenir oligarchique.
    Le capitalisme de connivence (est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques) est le résultat de l’étatisme et n’a pas grand chose avoir avec le « vrai » capitalisme ou avec le libéralisme. La gauche était une mafia post communiste qui a pillée la Hongrie. Fidesz a détruit le système oligarchique de la gauche pour en créer un nouveau composé de proches du pouvoir qui pillent la Hongrie.
    Oui, la gauche a pratiqué des privatisations mais il s’agissait pas de libéralisme mais de pillage: on vendait pour une bouchée de pain les entreprises nationales à des amis proches du pouvoir.
    La gauche au pouvoir avait un seul but: s’enrichir. Peut être que pour cet « économiste », libéralisme = rechercher à s’enrichir un maximum mais ce ne p’est pas cela le libéralisme qu’il se renseigne un peu sur ce qu’est le libéralisme.
    Quand aux dits « libéraux » hongrois, ce sont clairement des sociaux libéraux. Le social libéralisme est du socialisme « pragmatique », c’est dans certains pays, la gauche s’est rendu compte du désastre économique qu’est le socialisme alors elle a évoluée en un socialisme intégrant différents éléments libéraux. En gros, l’idée principale c’est que pour pouvoir redistribuer les richesses, il faut en créer. Lisez les grands noms de ce courant et vous verrez par vous même que ce sont des ardents défenseurs de l’état providence. Les sociaux libéraux sont des gens qui veulent
    un état providence qui puisse fonctionner tout en essayant de préserver les entreprises.
    Le mot « néolibéralisme » n’existe pas, ce mot ne veut rien dire, il n’a aucun sens. C’est l’exemple type d’un anti-concept (au même titre que ultralibéralisme). Personne ne se dit néolibéral. Demandez à quelqu’un qui utilise de ce terme néolibéral qu’est ce que cela veut dire ?? quel est la définition ?? Dans bcp de cas, il en sera totalement capable et même s’il arrive, sa définition sera différente de celle d’une autre personne employant aussi ce terme. Demandez à dix personnes leur définition du néolibéralisme, vous aurez de grandes chances d’avoir dix définition différentes.
    Même s’ils ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de ce mot, un certain nombres de personnes font diront que c’est un mouvement du début des années 80. Pourtant, le mot néolibéral vient de la fin du 19 siècle et a été utilisé tout au long du 20 siècle même s’il est vrai qu’il a été grandement popularisé par les antilibéraux depuis vingts ans. Les antilibéraux utilisent de ce mot néolibéralisme (tout comme ils utilisent du mot ultralibéralisme) car le mot libéralisme a une certaine connotation positive en tout cas dans sa dimension politique. Un certain nombre de principes fondateurs de l’état de droit et de la démocratie (que l’on appelle démocratie libérale) découle du libéralisme (politique). Voilà pourquoi les antilibéraux pour critiquer le libéralisme préfère utiliser d’autres termes comme néolibéralisme (qui sous entend une déformation du libéralisme) ou ultralibéralisme (qui sous entend un extrémisme).
    L’avantage avec le mot néolibéralisme c’est qu’on peut utiliser ce mot à tort et à travers, on peut utiliser ce mot pour désigner tout ce que l’on veut. De toute facon , tout ce qui va mal c’est de la faute du méchant néolibéralisme (même si l’on sait pas trop ce que c’est). Je trouve cela pathétique.
    En général, avec les gens qui employent le mot néolibéralisme: ce sont soit des antilibéraux qui ne changeront pas d’opinions et qui sont de mauvais soit des gens ignorants (ignorance qui est totalement compréhensible étant donné le climat antilibéral de la France) soit des gens qui utilisent ce mot car cela fait vendre.
    Il y a même des gens utilisant le mot néolibéralisme qui vous disent qu’il est impossible de définir ce mot .
    Si vous demandez aux gens de dire ce sont qui les néolibéraux, là aussi leurs réponses sont très floues. Même si la plupart vous diront que Tatcher et Reagan sont des piliers du néolibéralisme, en général, pour le reste ils ne sont pas d’accord d’entre eux. Une bonne partie disent aussi que Friedman était un néolibéral (sans doute parce que c’est l’économiste libéral le plus connu du 20 siècle, en général, le seul économiste qu’ils connaissent) . Une bonne partie des antilibéraux utilisent le mot néolibéralisme croyent que l’école néoclassique est néolibéral montrant toute leur ignorance de l’économie et de la pensée économique. J’ai déja vu des gens disant que Keynes était un néolibéral
  2. Le parti libéral hongrois est un parti social libéral considéré comme de centre gauche. Si ce parti avait été libérale comme le croit l’auteur, il n’aurait certainement pas été un parti de gauche. Désolé mais entre les sociaux démocrates et les sociaux libéraux, la différence est tenue (pour ne pas dire inexistante). C’est plus au moins la même chose: c’est un socialiste.
    Je reconnais parfaitement que la gauche hongroise n’a jamais été composé de gens pétris d’idéaux socialistes, social libérales ou même de gauche mais qu’ elle était composée d’anciens communistes avides de pouvoir et d’argent. Mais ce n’est pas pour cela que l’on peut les accuser d’être libéraux car n’en déplaise à Zoltán Pogátsa, le gauchiste, ce n’est pas du tout le cas.
    Je ne suis même pas sûr qu’ils peuvent être considérés comme des politiciens, ce sont plutôt des mafieux.
    Tout politicien pratique la démogagogie. Oui, Orban pratique la démagogie maisc’était aussi le cas de la gauche au pouvoir. Bien sûr, il y a une différence de degré.
     » Hayek et la critique de l’économie planifiée de l’école autrichienne sont alors devenus populaires » Ha bon ? Pas mal d’économistes ne connaissent même pas l’école autrichienne. Friedman et le monétarisme sont bien plus populaires et bien plus connu qu’Hayek (en tant qu’économiste libéral). En plus, on peut difficilement nier le fait que les idées d’Hayek n’ont jamais été appliqués. Par exemple, il préconisait la suppression des banques centrales. Il s’est opposé à l’euro.Le courant (ultra dominant) en économie est la pensée néoclassique (pensée qui est elle même composé de plusieurs courants très différents). Or, l’école autrichienne s’oppose à la pensée néoclassique. Rien que cela montre à quel point cette école est marginale.
  3. Il est important de dire que la critique du l’économie planifiée ne vient pas seulement d’économistes libéraux mais de la très grande majorité des économistes(y compris chez la plupart des économistes de gauche). Il y a peu de questions qu font consensus chez les économistes mais la supériorité du libre marché sur l’économie planifiée est l’un des rares consensus chez les économistes (comme les bienfaits du libre échange).
    Attention, bcp d’économistes sont favorable à l’interventionnisme publique (cela ne veut pas dire qu’ils sont favorable à l’économie planifiée, au contraire).
    La plupart des économistes reconnaissent que quand l’état intervient sur le marché, il faut mieux une intervention indirecte (comme une taxe ou une subvention) qu’une intervention directe (comme la réglementation des prix) qui est en générale un désastre.
    On peut parfaitement être favorable à l’interventionnisme public et être contre l’économie planifiée. Il est important de ne pas confondre les deux. En plus, il y a suffisamment d’exemples pour illustrer le désastre de l’économie planifiée et de la la réglementation des prix.
    Sur Hayek, il avait prédit la crise de 29 en 1927 tout comme des économistes autrichiens avaient prédit la crise de 2008. https://www.youtube.com/watch?v=Xh_cfcO5WFU
  4. Le Fidesz n’est pas tant un parti populiste qu’un parti paternaliste. L’auteur confonds paternalisme et populisme. Peut être qu’il ne comprends pas mais une partie de la population (surtout rurale) à savoir l’électorat traditionnelle du Fidesz est demandeur de ce paternalisme.
    L’auteur de l’article ne semble n’avoir jamais discuter avec des électeurs traditionnels du Fidesz.
    Cet article n’a aucun intérêt: Zoltán Pogátsa est bien trop aveuglé par son idéologie pour pouvoir présenter une analyse crédible. En gros, pour lui, ce qui est la cause de l’arrivée au pouvoir du Fidesz, c’est ce qu’il considère comme le mal absolu responsable de tous les maux: le (néo)libéralisme. Si on écoute Zoltán Pogátsa, il aurait suffi que la gauche mène une vraie politique de gauche et elle serait resté au pouvoir indéfiniment et la Hongrie serait le paradis terrestre. Je lui suggérais juste de regarder la situation économique du Vénézuela (le FMI prédit une inflation en 2016 à 720%), elle est catastrophique. Cet article montre surtout à quel point il est idéologue.
    Cet article n’est guère étonnant vu que pour Zoltán Pogátsa, tous les problèmes viennent du (néo)libéralisme. Zoltán Pogátsa serait capable de dire que l’échec du communisme est dû au néolibéralisme.
    Zoltán Pogátsa doit arrêter de prendre ses délires pour des réalités. Je lui conseille vivement d’aller vivre au Vénézuela, le paradis chaviste. Cela nous éviteras de devoir écouter toutes les débilités qu’il dit sans cesse.
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