Ce qui suit est la traduction d’un article de l’économiste
hongrois Zoltán Pogátsa publié dans la « Revue Visegrad » en avril 2014.
La Fidesz venait alors de remporter les élections législatives pour la
seconde fois consécutive, avec une majorité parlementaire des
deux-tiers. Aujourd’hui encore, cette analyse est particulièrement
éclairante et permet de comprendre pourquoi le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán reste populaire.
L’article a été publié le 8 avril
sous le titre « Understanding Hungary: The social prerequisites of
political democracy ». Il est consultable en anglais sur le site de la Revue Visegrad.
Si le parti conservateur Fidesz de Viktor Orbán a perdu bon nombre de
voix depuis sa première élection en 2010, l’opposition en avait perdu
beaucoup plus dès 2009, et a été incapable de reconquérir son électorat
depuis. Elle est aujourd’hui fragmentée et caractérisée par des
rivalités internes entre des dirigeants dont la réputation était déjà en
berne cinq ans plus tôt. Ferenc Gyurcsány a quitté le pouvoir avec une
cote de popularité de 15%, Gordon Bajnai de 25%, selon les sondages. 58%
des Hongrois estiment que ce dernier a gouverné de façon irresponsable
et 62% pensent que son passage au pouvoir peut être qualifiée d’« anarchique ».
L’image d’« expert » dont jouit
Bajnai chez les libéraux n’est donc pas partagée par la société en
général. Enfin, plus aucun ténor ne guide le parti, et aucun bilan
critique de sa politique n’a été fait depuis les dernières débâcles :
les critiques adressés à la majorité en place laissent donc la majorité
des citoyens hongrois de marbre. Pire, c’est même le parti d’extrême
droite Jobbik, qui absorbe le vote de protestation et menace de devenir
le principal parti d’opposition [
il l’est de fait aujourd’hui, ndlr].
L’exemple hongrois illustre parfaitement le vieil adage emprunté à
Walter Benjamin : « la montée de la droite est un échec de la gauche »…
Libéral/social-démocrate
On peut s’interroger aussi sur la couleur politique réelle de
l’opposition. Dite de gauche, elle est en fait le résultat d’un mélange
confus de forces politiques qui ont accepté l’étiquette de « gauche
libérale » pour se distinguer de la Fidesz. Mais ce qualificatif est un
oxymore. Le libéralisme, tel que représenté par le FDP allemand ou les
Libéraux-Démocrates britanniques, relie le libéralisme culturel avec une
vision économique favorable du marché. Le libéralisme de gauche n’a
donc pas de sens : le courant politique reliant la politique culturelle
libérale avec une orientation sociale de l’économie, et une approche
centrée sur l’État-providence est la sociale-démocratie.
Tertium non datur.
Cependant, dans les anciens États socialistes, même les intellectuels
urbains aux valeurs sociales claires hésitent encore à se faire appeler
sociaux-démocrates. Dans le même temps, les libéraux qui n’ont jamais
réussi à obtenir une majorité, même dans les pays les plus développés
économiquement, ont un vrai intérêt à perpétuer cette confusion
sémantique. Ils ont profité de la
Troisième Voie empruntée en
Europe occidentale pour justifier le virage néolibéral des partis
socialistes d’Europe orientale, laissés sans identité idéologique claire
après la chute du communisme. (Au moins l’Europe occidentale avait-elle
développé l’État-providence avant que les sociaux-démocrates ne
deviennent néolibéraux. Ce qui n’a pas été le cas en Europe de l’Est.)
C’est précisément ce qui s’est passé en Hongrie, provoquant l’épais
brouillard idéologique au sein de la « gauche » hongroise jusqu’à
aujourd’hui. Après la transition de 1990, le Parti socialiste,
successeur de l’ancien parti unique, a été laissé sans orientation
politique claire, sauf pour ce qui est de l’extrême pragmatisme et de
l’opportunisme. Depuis lors, il a gouverné la Hongrie dans trois gouvernements de coalition avec leur partenaire minoritaire, les libéraux [SZDSZ, ndlr], dont la popularité n’a cessé de diminuer jusqu’à leur éviction du Parlement.
Les libéraux ont dominé ces coalitions avec un agenda néolibéral et
le font encore aujourd’hui au sein de l’opposition. Dans de nombreux
domaines comme la création d’emplois, le développement économique, la
politique sociale, l’État hongrois n’a mis en place aucune politique
ambitieuse, et seule l’attraction des investissements étrangers a pu
bénéficier d’une politique vraiment volontariste. Aucun débat n’a pu
être abordé sur l’adoption d’un modèle de développement, allemand
(Rheinland), scandinave d’État-providence négocié, ou même français ou
d’Extrême-Orient. L’obsession pour les modèles théoriques de capitalisme
basé sur le marché – qui en réalité n’existe nulle part – a conduit à
des salaires faibles et à une économie faible, accueillant les activités
à faible valeur ajoutée des fins de chaînes de production des
multinationales, provoquant des dégâts sociaux considérables.
Comme la plupart des pays de la région Europe centrale et orientale,
le taux d’emploi en Hongrie est resté bien en deçà de la moyenne de
l’UE. L’écart de productivité avec l’Europe occidentale, lui, a augmenté
depuis l’adhésion à l’UE, comme la différence de salaire. Dans ces
domaines, la Hongrie ressemble à la quasi-totalité de la région de la
CEE. A parité de pouvoir d’achat, le salaire moyen hongrois – situé à
environ 30% de la moyenne de l’UE – offre un niveau de vie comparable au
cinquième le plus bas des sociétés d’Europe occidentale. Toutefois,
environ deux tiers des Hongrois vivent en dessous de ce niveau de revenu
moyen ! Quatre millions d’entre eux ont des revenus inférieur au seuil
vital de subsistance, selon le Bureau central de la statistique. Environ
trois millions de Hongrois ne font que survivre d’un mois à l’autre.
Les prix de la nourriture et de l’énergie équivalent à 83% de la moyenne
de l’UE, 85% pour les tissus, 95% pour les chaussures, 71% pour les
transports, et ceux de la communication à 109%…
A parité de pouvoir d’achat, le salaire moyen
hongrois – situé à environ 30% de la moyenne de l’UE – offre un niveau
de vie comparable au cinquième le plus bas des sociétés d’Europe
occidentale. Toutefois, environ deux tiers des Hongrois vivent en
dessous de ce niveau de revenu moyen !
En 2009, dernière année du parti socialiste au pouvoir, la Hongrie
(avec le reste des pays formant le groupe de Visegrad) était l’un des
pays consacrant le moins d’argent pour les dépenses sociales dans
l’Union européenne. La Hongrie y consacrait alors 23,5% de son PIB, et
d’autres pays de la région encore moins : 20,4% pour la République
Tchèque, 19,7% pour la Pologne et 18,8% pour la Slovaquie. Contre une
moyenne de l’Union européenne de 30,3%… Les pays méditerranéens, réputés
pour avoir des régimes de protection sociale peu développés, ont
également des dépenses supérieures à celles de la Hongrie (Espagne 25%,
Portugal 26.9%, Italie 29,8%). Sans parler des États-providence
scandinaves à part entière (Suède 32,1%, Danemark 33,4%). La comparaison
est d’autant plus surprenante que la Hongrie a une population très
âgée, l’un des plus faibles taux d’emploi de l’UE, ainsi que l’une des
pires situation en termes de santé de ses citoyens. Les dépenses
sociales par personne s’élèvent à € 3478 (en parité de pouvoir d’achat),
ce qui demeure deux à trois fois moins important qu’en Europe
occidentale…
Qui plus est, la «gauche » libérale a laissé en héritage un système
de «redistribution perverse», comme le désigne Zsuzsa Ferge, professeur
de sciences politiques. En 2009, à la fin de leur mandat, les politiques
sociales permettaient en réalité une redistribution des richesses à
l’envers : du bas de la société vers le haut ! Ainsi la Hongrie (une
fois de plus, comme les autres États de la région) a beau avoir un
coefficient de Gini (indicateur qui mesure l’inégalité des revenus)
relativement faible en comparaison internationale, cela cache le fait
que la participation de la Hongrie à l’économie mondiale est
caractérisée par un mélange d’activités à faible valeur ajoutée et de
bas salaires, et qu’en réalité c’est la distribution assez uniforme des
revenus qui permet de faibles inégalités.
Une autre dimension caractéristique de l’État-Providence hongrois est
l’éducation. Selon des recherches menées par le spécialiste de
l’éducation Péter Radó sur les données internationales de PISA, 72% du
niveau de scolarité des étudiants hongrois est déterminé par l’endroit
où l’école est située. Le chiffre correspondant pour la Finlande est de
8%. Ainsi, même la mobilité scolaire est à l’arrêt.
Il y a vingt-cinq ans, au moment de la transition, les Libéraux
s’imaginaient que les citoyens socialisés dans une société soviétique se
transformeraient en un claquement de doigts en citoyens d’une société
ouverte et de libre compétition. En réalité, seule une couche très
étroite de la société hongroise est en mesure de rivaliser, de
développer une entreprise bourgeoise et l’ethos civique, de profiter
d’une réelle mobilité, et de demeurer indépendante des réseaux
clientélistes et du populisme. Et cette couche étroite se trouve déjà au
sommet, le reste de la population ne disposant pas des ressources
privées nécessaires. En conséquence, l’extension de cette élite grâce au
marché, tel qu’imaginé par les néolibéraux, est un vœux pieux.
« Seule une couche très étroite du haut de la
société hongroise est en mesure de rivaliser, de développer une
entreprise bourgeoise et l’ethos civique, de profiter d’une réelle
mobilité, et de demeurer indépendante des réseaux clientélistes et du
populisme ».
Les conditions préalables de la démocratie politique sociale
Mais la question n ‘est pas seulement économique : la démocratie est
également impactée. Comme Gosta Esping Andersen (et Barrington Moore)
nous le rappelle, la démocratie est possible seulement en présence d’une
large classe moyenne. Il définit les individus appartenant à la classe
moyenne comme ceux possédant l’indépendance matérielle et un niveau
d’éducation permettant de suivre et de prendre part au débat public.
Dans une société post-communiste comme la Hongrie, les deux manquent.
Dans cette société appauvrie, seule une très mince couche supérieure de
la société dispose de l’indépendance financière pour rester à l’écart
des réseaux clientélistes de patronage qui se tissent à travers la
société hongroise. Le reste de la société préfère les achats populistes
concrets aux promesses de long terme dont ils ont assez.
Quant à l’éducation, selon les données du recensement de 2005, plus
de la moitié de la société possède un niveau d’éducation inférieur à un
examen final de l’école secondaire. Seulement 25,2% avaient un niveau
égal à ce diplôme, et 11,7% possédaient un diplôme universitaire. Bien
sûr, il est insensé de penser que les niveaux d’éducation correspondent
de manière déterministe à la compréhension des affaires publiques, mais
dans un monde où on attend des électeurs qu’ils se prononcent sur
l’énergie nucléaire et l’Union monétaire européenne, il est probable
qu’il s’agisse d’une correspondance stochastique. Compte tenu de la
qualité de l’enseignement supérieur de la CEE, même les diplômés
universitaires sont suspectés d’être parfois peu compétents.
Pouvons-nous donc être surpris par les explications superficielles des
citoyens pour justifier leurs choix politiques ? Pourquoi y-a-t-il si
peu de discussions autour des conditions sociales d’une démocratie
politique ?
L’ethnicisation remplace les classes sociales
On pourrait penser que dans une société si paupérisée, la gauche
politique devrait être capable de capter l’attention des électeurs par
une rhétorique économique de classe. Or, ce type de narration est absent
en Hongrie. Les socialistes ont rejeté un tel vocabulaire, craignant
qu’il ne rappelle leur passé dictatorial. Les libéraux, qui ont
superposé leur idéologie sur celle des socialistes, ne pensent
naturellement pas en termes de classe. Comme Antonio Gramsci l’a
souligné, ils créent un discours hégémonique dans lequel les intérêts de
la classe moyenne sont représentés dans le discours public comme étant
universalistes. La « gauche » hongroise utilise un langage libéral quand
il s’agit d’économie.
Avec leurs problèmes de gouvernance et de corruption, les politiciens
socialistes ont besoin d’une légitimation pour conserver leurs
électeurs. Ils l’ont trouvé dans le jeu de la diabolisation mutuelle
souvent joué par les partis de l’entente, auquel le Fidesz de Viktor
Orban participe également volontiers. La droite accuse les socialistes
d’être anti-nationaux, tandis que les socialistes accusent la Fidesz
d’être antidémocratique. Ils arguent qu’Orbán et le Fidesz sont en
quelque sorte non-Européens et en dehors des limites de la démocratie.
Cette rhétorique a été considérablement affaiblie par le fort soutien
que le Parti Populaire européen a prêté à Orbán. Le PPE l’a approuvé
institutionnellement lors du débat au Parlement européen concernant le
rapport Tavares critiquant la démocratie hongroise. Joseph Daul, le
Président du PPE a même qualifié Orbán de « meilleur leader de la
Hongrie » lors d’un rassemblement à Budapest au cours de la campagne
électorale de 2014. De plus, les électeurs ont échoué à comprendre
pourquoi les socialistes et leurs alliés libéraux ont pris part au
Parlement et aux élections d’Orban, désignant le premier comme étant
creux et le second comme injuste. La rhétorique affaiblie du camp
socialiste-libéral a conduit à une incapacité à attirer les électeurs.
Le parti qui a réussi à attirer les voix contestataires de ceux qui
se sont détournés de la Fidesz a été le Jobbik d’extrême droite. Leur
vision ethnicisée du monde a ainsi trouvé un écho auprès des électeurs
qui avaient été socialisés dans la narration ethnicisée de l’ancien
système éducatif hongrois et avec les débats publics qui ne proposaient
pas de discours de classe alternatif. Les Juifs sont ainsi considérés
par ces électeurs comme étant l’élite en place, les Roms comme la
sous-classe gênante.
« Les Juifs sont ainsi considérés par les électeurs
du Jobbik comme étant l’élite en place, les Roms comme la sous-classe
gênante ».
L’absence de théorie basée sur la classe a une longue tradition dans
le 20ème siècle hongrois. La République des Conseils de 1919 a
complètement discrédité la gauche radicale. Ensuite, dans un pacte entre
les sociaux-démocrates et le régime Horthy, même la gauche modérée a
accepté un niveau extrême d’auto-limitation en échange d’une exemption
de persécutions. Ils ont accepté d’être interdits d’organisation avec
les syndicats. En étant présents au Parlement avec une fraction dont la
taille avait été plafonnée, ils ont même légitimé le régime Horthy comme
une démocratie formelle. Avant la 2ème Guerre mondiale, le discours
social-démocrate basé sur la classe était ainsi presque absent en
Hongrie.
Les discours ethnicisés l’ont alors remplacé. Comme le montre
l’historien Krisztián Ungváry, le rôle des Juifs dans le développement
du capitalisme a été un phénomène plus marqué en Hongrie que partout
ailleurs en Europe. Les professions capitalistes typiques
(entrepreneurs, journalistes, avocats, médecins, etc.) étaient dominés
par les Hongrois d’origine juive à hauteur de 50 à 75%, qui ont été
désignés par le droit hongrois comme «étrangers». Budapest, la
forteresse du capitalisme hongrois, abritait plus de 20% de Juifs. Dans
le même temps les inégalités sociales du régime Horthy étaient
choquantes. 80% de la société ne possédait que 40% de la richesse et 65%
à 80% de la population vivaient en dessous du minimum vital. En dépit
de l’afflux massif de Hongrois « de souche » des pays voisins, la
Hongrie souffrait d’une énorme émigration. La politique sociale était
inexistante.
En raison de la rhétorique dominante du droit, les inégalités
sociales ont été interprétées comme des différences ethniques. Un
«changement de garde», avec le remplacement des Juifs par des Hongrois à
des postes importants, était en permanence à l’ordre du jour. Le
résultat dramatique de cette hystérie qui s’amplifiait se conclut par la
mort de 600 000 Hongrois d’origine juive dans l’Holocauste.
Après la seconde guerre mondiale , le régime de l’État socialiste
persécuta les meilleurs dirigeants sociaux-démocrates et discrédita la
gauche hongroise. En 1989, toutes les idées rappelant aux gens la
rhétorique communiste étaient perçus comme stupides et risibles. Hayek
et la critique de l’économie planifiée de l’école autrichienne sont
alors devenus populaires, à une époque dominée par Thatcher et Reagan.
Les socialistes hongrois se sont laissé dominer par l’idéologie
néolibérale de leurs partenaires libéraux. La détresse sociale qui en a
résulté a déjà été évoquée. Beaucoup de Hongrois défavorisés, scolarisés
dans des narrations ethnicisées, ont une fois de plus commencé à
interpréter le monde par le seul cadre d’analyse à leur disposition. Les
plus modérés ont été attirés par le discours de Viktor Orbán de la
«lutte pour la liberté» hongroise contre l’UE et le FMI. Les plus
radicaux se sont une fois de plus mobilisés contre une « élite juive »
et contre un «Tsigane de sous-classe, paresseux et parasitaire ». Le
sort des Roms est particulièrement crucial ici. Les sondages indiquent
que près de 80% des Roms appartiennent au cinquième le plus pauvre de la
société hongroise (ce qui, bien sûr, ne signifie pas qu’ils en forment
la majorité, même dans ces cohortes pauvres.) Les Roms ne côtoient
presque que d’autres Roms, ce qui limite sérieusement le capital social
et limite sensiblement la mobilité et la distanciation de la culture de
la pauvreté. Presque aucun Rom n’obtient de diplôme universitaire, et
ils sont massivement sous-représentés même à des niveaux d’enseignement
intermédiaires. Le grand public outré, ne voit que les Roms qui vivent
de l’aide sociale ou condamnés à vivre de larcins, renforçant ainsi les
stéréotypes. La Cour des comptes hongroise a publié un rapport sur les
politiques roms post-transition, et les a décrites comme fracturés,
incohérentes et inefficaces en tant que politique publique. L’idée que
la société fournit toute l’aide dont un individu peut avoir besoin et
que pourtant les Roms continuent à en abuser est fausse, c’est en fait
l’inverse qui est vrai !
Une politique de fond pour améliorer la condition sociale des Roms
n’a encore jamais vu le jour dans cette période post-transition en
Europe centrale et orientale. Les coalitions socialo-libérales
hongroises n’ont jamais créé, financé ou géré de politiques publiques
qui auraient permis à la classe ethnicisée et marginalisée des Tsiganes
de combler le retard créé par des siècles d’inaction. […] Il faudrait un
« système « aveugle aux couleurs » pour l’éducation, l’emploi, la
politique sociale, les transports publics et les soins de santé, qui
créerait l’égalité de fait plutôt que l’égalité des chances tout à fait
insuffisante, toujours évoquée mais jamais atteinte à ce jour.
« Monsieur tout-le-monde » a cette sous-classe ethnicisée constamment en
tête. Leur «mode de vie parasitaire» est vivement pointé du doigt par
les masses aux faibles niveaux de vie, bien que les dépenses sociales
totales consacrées aux 10% les moins fortunés de la société, (y compris
celles pour les non-Roms), ne représentent pas plus de 1,6% du PIB. Des
montants d’un ordre équivalent disparaissent des budgets de l’État sous
la forme de corruption et de clientélisme, ou sont consacrés à un État
inefficace et à sa mauvaise politique économique. Cela est bien entendu
beaucoup moins visible, et les citoyens se sentent impuissants pour
renverser la situation. Il est plus aisé et psychologiquement plus
apaisant de cibler son indignation non pas sur l’abstrait, l’inconnu et
le lointain, mais contre ceux qui sont présents, familiers, troublants
et avec qui l’on est en conflit direct.
Les droits humains sont sans aucun doute centraux. Les campagnes
anti-racistes sont vitales. Mais au-delà des questions de
discrimination, la question tsigane reste un défi socio-économique. La
hausse durable de la pauvreté chez les populations roms d’Europe
orientale exige un État-Providence avec une politique volontariste.
On fait souvent remarquer que le Jobbik d’extrême-droite est le parti
le plus populaire chez les jeunes. On ne peut comprendre le
ressentiment de ce groupe que lorsque qu’on prend en compte des
statistiques assez parlantes : le chômage des jeunes est de 30%, 47% des
18-35 ans sont contraints à vivre chez leurs parents, 75% d’entre eux
sont incapables d’auto-suffire à leurs besoins, et ceux qui le peuvent
n’épargnent qu’en moyenne 32 € par mois.
Les élections de 2022 sont toujours ouvertes
La nuit de l’élection après la large défaite [au printemps 2014,
ndlr], les leaders de la « gauche libérale » se sont engagés à rester
plutôt que prendre leur responsabilité. Ils formeront l’opposition de la
« Gauche libérale » au Parlement. Avec leur présence, ils perpétueront
la majorité des 2/3 de la Fidesz jusqu’en 2018. Les élections de 2022
sont toujours ouvertes…
Comme tout bon gauchiste, il accuse le libéralisme (ou ses variantes: ultralibéralisme et néolibéralisme) alors que contrairement à ses délires, la gauche hongroise n’a jamais été libérale.
La Hongrie a surtout été victime d’une mafia post communiste qui a pillé la Hongrie à son profit. L’oligarchie n’existe que dans un système dirigiste (socialiste). Le socialisme conduit à la mise en place d’un système oligarchie où l’économie st contrôlé par quelques personnes proches du pouvor. Dans un économie de marché libre, il n’y a pas d’oligarchie possible. Pour avoir un système oligarchique, il faut que l’état intervienne dans l’économie.
La Hongrie a souffert de cette oligarchie qui l’a pillé. Il n’a rien de libéral là dedans c’est même le résultat du socialisme. Tout pays socialiste finit par devenir oligarchique.
Le capitalisme de connivence (est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques) est le résultat de l’étatisme et n’a pas grand chose avoir avec le « vrai » capitalisme ou avec le libéralisme. La gauche était une mafia post communiste qui a pillée la Hongrie. Fidesz a détruit le système oligarchique de la gauche pour en créer un nouveau composé de proches du pouvoir qui pillent la Hongrie.
Oui, la gauche a pratiqué des privatisations mais il s’agissait pas de libéralisme mais de pillage: on vendait pour une bouchée de pain les entreprises nationales à des amis proches du pouvoir.
La gauche au pouvoir avait un seul but: s’enrichir. Peut être que pour cet « économiste », libéralisme = rechercher à s’enrichir un maximum mais ce ne p’est pas cela le libéralisme qu’il se renseigne un peu sur ce qu’est le libéralisme.
Quand aux dits « libéraux » hongrois, ce sont clairement des sociaux libéraux. Le social libéralisme est du socialisme « pragmatique », c’est dans certains pays, la gauche s’est rendu compte du désastre économique qu’est le socialisme alors elle a évoluée en un socialisme intégrant différents éléments libéraux. En gros, l’idée principale c’est que pour pouvoir redistribuer les richesses, il faut en créer. Lisez les grands noms de ce courant et vous verrez par vous même que ce sont des ardents défenseurs de l’état providence. Les sociaux libéraux sont des gens qui veulent
un état providence qui puisse fonctionner tout en essayant de préserver les entreprises.
Le mot « néolibéralisme » n’existe pas, ce mot ne veut rien dire, il n’a aucun sens. C’est l’exemple type d’un anti-concept (au même titre que ultralibéralisme). Personne ne se dit néolibéral. Demandez à quelqu’un qui utilise de ce terme néolibéral qu’est ce que cela veut dire ?? quel est la définition ?? Dans bcp de cas, il en sera totalement capable et même s’il arrive, sa définition sera différente de celle d’une autre personne employant aussi ce terme. Demandez à dix personnes leur définition du néolibéralisme, vous aurez de grandes chances d’avoir dix définition différentes.
Même s’ils ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de ce mot, un certain nombres de personnes font diront que c’est un mouvement du début des années 80. Pourtant, le mot néolibéral vient de la fin du 19 siècle et a été utilisé tout au long du 20 siècle même s’il est vrai qu’il a été grandement popularisé par les antilibéraux depuis vingts ans. Les antilibéraux utilisent de ce mot néolibéralisme (tout comme ils utilisent du mot ultralibéralisme) car le mot libéralisme a une certaine connotation positive en tout cas dans sa dimension politique. Un certain nombre de principes fondateurs de l’état de droit et de la démocratie (que l’on appelle démocratie libérale) découle du libéralisme (politique). Voilà pourquoi les antilibéraux pour critiquer le libéralisme préfère utiliser d’autres termes comme néolibéralisme (qui sous entend une déformation du libéralisme) ou ultralibéralisme (qui sous entend un extrémisme).
L’avantage avec le mot néolibéralisme c’est qu’on peut utiliser ce mot à tort et à travers, on peut utiliser ce mot pour désigner tout ce que l’on veut. De toute facon , tout ce qui va mal c’est de la faute du méchant néolibéralisme (même si l’on sait pas trop ce que c’est). Je trouve cela pathétique.
En général, avec les gens qui employent le mot néolibéralisme: ce sont soit des antilibéraux qui ne changeront pas d’opinions et qui sont de mauvais soit des gens ignorants (ignorance qui est totalement compréhensible étant donné le climat antilibéral de la France) soit des gens qui utilisent ce mot car cela fait vendre.
Il y a même des gens utilisant le mot néolibéralisme qui vous disent qu’il est impossible de définir ce mot .
Si vous demandez aux gens de dire ce sont qui les néolibéraux, là aussi leurs réponses sont très floues. Même si la plupart vous diront que Tatcher et Reagan sont des piliers du néolibéralisme, en général, pour le reste ils ne sont pas d’accord d’entre eux. Une bonne partie disent aussi que Friedman était un néolibéral (sans doute parce que c’est l’économiste libéral le plus connu du 20 siècle, en général, le seul économiste qu’ils connaissent) . Une bonne partie des antilibéraux utilisent le mot néolibéralisme croyent que l’école néoclassique est néolibéral montrant toute leur ignorance de l’économie et de la pensée économique. J’ai déja vu des gens disant que Keynes était un néolibéral
Je reconnais parfaitement que la gauche hongroise n’a jamais été composé de gens pétris d’idéaux socialistes, social libérales ou même de gauche mais qu’ elle était composée d’anciens communistes avides de pouvoir et d’argent. Mais ce n’est pas pour cela que l’on peut les accuser d’être libéraux car n’en déplaise à Zoltán Pogátsa, le gauchiste, ce n’est pas du tout le cas.
Je ne suis même pas sûr qu’ils peuvent être considérés comme des politiciens, ce sont plutôt des mafieux.
Tout politicien pratique la démogagogie. Oui, Orban pratique la démagogie maisc’était aussi le cas de la gauche au pouvoir. Bien sûr, il y a une différence de degré.
» Hayek et la critique de l’économie planifiée de l’école autrichienne sont alors devenus populaires » Ha bon ? Pas mal d’économistes ne connaissent même pas l’école autrichienne. Friedman et le monétarisme sont bien plus populaires et bien plus connu qu’Hayek (en tant qu’économiste libéral). En plus, on peut difficilement nier le fait que les idées d’Hayek n’ont jamais été appliqués. Par exemple, il préconisait la suppression des banques centrales. Il s’est opposé à l’euro.Le courant (ultra dominant) en économie est la pensée néoclassique (pensée qui est elle même composé de plusieurs courants très différents). Or, l’école autrichienne s’oppose à la pensée néoclassique. Rien que cela montre à quel point cette école est marginale.
Attention, bcp d’économistes sont favorable à l’interventionnisme publique (cela ne veut pas dire qu’ils sont favorable à l’économie planifiée, au contraire).
La plupart des économistes reconnaissent que quand l’état intervient sur le marché, il faut mieux une intervention indirecte (comme une taxe ou une subvention) qu’une intervention directe (comme la réglementation des prix) qui est en générale un désastre.
On peut parfaitement être favorable à l’interventionnisme public et être contre l’économie planifiée. Il est important de ne pas confondre les deux. En plus, il y a suffisamment d’exemples pour illustrer le désastre de l’économie planifiée et de la la réglementation des prix.
Sur Hayek, il avait prédit la crise de 29 en 1927 tout comme des économistes autrichiens avaient prédit la crise de 2008. https://www.youtube.com/watch?v=Xh_cfcO5WFU
L’auteur de l’article ne semble n’avoir jamais discuter avec des électeurs traditionnels du Fidesz.
Cet article n’a aucun intérêt: Zoltán Pogátsa est bien trop aveuglé par son idéologie pour pouvoir présenter une analyse crédible. En gros, pour lui, ce qui est la cause de l’arrivée au pouvoir du Fidesz, c’est ce qu’il considère comme le mal absolu responsable de tous les maux: le (néo)libéralisme. Si on écoute Zoltán Pogátsa, il aurait suffi que la gauche mène une vraie politique de gauche et elle serait resté au pouvoir indéfiniment et la Hongrie serait le paradis terrestre. Je lui suggérais juste de regarder la situation économique du Vénézuela (le FMI prédit une inflation en 2016 à 720%), elle est catastrophique. Cet article montre surtout à quel point il est idéologue.
Cet article n’est guère étonnant vu que pour Zoltán Pogátsa, tous les problèmes viennent du (néo)libéralisme. Zoltán Pogátsa serait capable de dire que l’échec du communisme est dû au néolibéralisme.
Zoltán Pogátsa doit arrêter de prendre ses délires pour des réalités. Je lui conseille vivement d’aller vivre au Vénézuela, le paradis chaviste. Cela nous éviteras de devoir écouter toutes les débilités qu’il dit sans cesse.