Dernière heure

Traduire - Translate - Vertalen

Ce Blog

Remarque préliminaire:
par convention dans ce blog ce qui est indiqué souligné,ou "surligné", soit:
caractères un à un et, ou des, mot(s), en couleur; ou comme ici ces derniers quatre ou cinq mots sur fond de couleur, ou bien encore (mais PAS inmanquablement !) suivi de: <=(Click!)conduit ailleurs par hypertexte

mardi 20 décembre 2016

Comprendre la crise congolaise

"Pour comprendre la crise congolaise,

*   *   *

"Les Congolais ne sont pas tous des spécialistes en droit constitutionnel et s’ils invoquent si souvent la loi fondamentale pour réclamer le départ du président Kabila, ce n’est pas par juridisme : c’est parce qu’ils estiment que le président est « chiche », qu’il n’a pas suffisamment « partagé » et que le « social » n’a pas représenté une priorité suffisante."

"La pauvreté criante qui règne dans les quartiers populaires des grandes villes est d’autant plus insupportable qu’elle va de pair avec l’arrogance de la richesse : dans la capitale où les pauvres, les mendiants sont chassés du quartier des affaires, les hôtels se multiplient, des immeubles tours surgissent de terre, des 4×4 dernier modèle font du sur place dans les embouteillage. Mais le mal premier dont se plaignent tous les Congolais, c’est la corruption. La petite, dont ils souffrent tous les jours, et la grande, ces détournement massifs, commis en haut lieu, qui font dire au Premier ministre qu’il a « du naviguer dans une eau infestée de crocodiles ».

"A tout moment, partout, on quémande : les policiers réclament un « sucré », les fonctionnaires monnaient leurs documents, les inspecteurs des impôts font une ronde incessante dans les commerces et les petites entreprises, les taxes et les amendes pleuvent, réelles ou inventées. Tout le monde en convient : si cette « petite corruption » est aussi harcelante que des essaims de moustiques, c’est parce que l’exemple vient d’en haut.
Tout le monde se souvient avec nostalgie de la brève époque où Laurent Désiré Kabila (au pouvoir de 1997 à jusqu’à son assassinat en 2001) payait rubis sur l’ongle les salaires des fonctionnaires et des soldats (100 dollars par mois) mais ne craignait pas de faire fouetter ou jeter au cachot des ministres ou des proches soupçonnés de s’être enrichis indûment. 
Aujourd’hui, les études pleuvent (Bloomberg, Enough Project, International Crisis Group, African Arguments…) sur les détournements massifs opérés au sommet, les ventes d’actifs miniers, les achats de terres, de propriétés immobilières, les participations financières impliquant la famille présidentielle, entre autres dans des banques comme la BGFI.
Tout récemment, le fonds d’investissement américain Och Ziff s’est engagé auprès d’un tribunal de New York à payer 413 millions de dollars d’amende et de pénalités, reconnaissant avoir corrompu « de hautes personnalités congolaises » afin de mettre la main sur des actifs miniers<=(Click!). 
L’acte de repentance du fonds de pension est transparent : il reconnaît avoir versé 10,7 millions de dollars au « responsable RDC number one » et 23,5 millions de dollars à son plus proche conseiller, « responsable RDC number 2 » décédé dans le crash d’un avion…Ces appétits de la famille présidentielle se déploient dans toutes les provinces, mais surtout à Kinshasa, au Nord et Sud Kivu, au Katanga où chaque citoyen, en murmurant « ce pays est à eux » peut vous montrer les domaines agricoles, les pompes à essence, les hôtels, les sites touristiques tombés entre les mains d’un frère, d’une sœur ou de la mère du chef de l’Etat."
Extraits du Carnet de Colette Braeckman, 19 décembre 2016 => 
http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pourquoi aurais-tu peur ici et maintenant de dire ce que tu penses?
Administrateur(s) ou auteur(s) de ce blog - promis-juré., personne ne t'en voudrait aucun grief, au contraire : on a besoin de TON AVIS, aussi-bien-même si tu n'es pas d'accord !!